Suite de notre série de visite dans les associations membres de la plateforme OSCAPE, nous nous rendons à l’internat Kilonga pour prendre des nouvelles, remettre à jour nos informations et voir si ce début de vacances d’été se passe bien ! L’association héberge actuellement 16 enfants (14 garçons et 2 filles) en situation de rupture familiale, qui commençaient à vivre dans la rue. Ces enfants vivent au sein de l’association et sont scolarisés dans des écoles privées (allant du préscolaire au lycée) à la charge de Kilonga.

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. Le mois d’Août étant relativement calme pour l’OSCAPE en raison des vacances scolaires, nous avons décidé d’en profiter pour descendre voir et prendre des nouvelles de nos associations membres. Ce vendredi 23 Août, nous déambulons donc dans Antsirabe à la rencontre des associations. Premier arrêt de la journée, la maison Kilonga.

Nous nous retrouvons dans le quartier d’Ambohimena puis nous dirigeons sans peine le foyer de l’association Kilonga et il s’avère que nous arrivons en plein milieu… d’une leçon de soutien scolaire. Et oui, pour les enfants de l’internat Kilonga, bien qu’il s’agisse des vacances scolaires, il n’est pas question de perdre le rythme et les acquis obtenus dans l’année. D’autant plus que cette année, l’un des plus âgés des jeunes de l’association prépare son bac, une grande fierté pour l’association qui l’accompagne depuis son entrée en 6ème ! promis, on ne vous dérangera pas très longtemps !

Nous nous posons pour discuter avec les éducateurs pour discuter des nouvelles de l’OSCAPE et des événements à venir. Pendant que mes collègues s’occupent de cette partie disons… « professionnelle », je souhaite de mon côté en apprendre un peu plus sur l’association. On m’explique alors que l’association dispose d’une capacité d’accueil de 18 places et qu’il est normalement exclusivement masculin. Pour autant, l’internat héberge actuellement 2 jeunes filles, dont l’une pour ne pas la séparer de son jumeau. La responsable de la maison m’informe également qu’il existe de forts liens entre les différentes associations membres de la plateforme OSCAPE, qui n’hésitent pas à prendre en charge des enfants qui ne rentrent pas ou plus dans les critères de sélection des bénéficiaires d’autres associations. Ainsi, la prise en charge est continue et assurée de manière harmonieuse pour tous les enfants. 

Niveau projet, pour cette fin d’année, l’association souhaiterait intégrer le programme QUAPEM (projet Qualité de l’Accueil en Protection de l’Enfance à Madagascar) qui vise au renforcement des capacités des centres d’accueil afin d’assurer une prise en charge de qualité et de concrétiser les droits des enfants accueillis. Cela leur permettrait notamment de bénéficier de formations pour les éducateurs, d’un accompagnement personnalisé dans l’élaboration de leur futur plan de développement, mais aussi éventuellement d’une possibilité de dotations matérielles et d’appui financier au développement d’Activités Génératrices de Revenus. Bref, de quoi donner un bon gros coup de pouce à l’association et ses jeunes bénéficiaires. 

D’ailleurs parlons en des bénéficiaires ! Avant de quitter l’association, nous prenons le temps de discuter un petit moment avec eux (une intervention que je sens bienvenue au milieu de la leçon !). Les cahiers se ferment et tous les regards se tournent vers nous. La conversation nous révèle que les jeunes de l’internat ont aussi développé certains talents peu communs ! Et en effet, quand notre regard parcourt la salle de classe, on se rend compte que de nombreux tableaux, réalisés par les enfants, ornent gaiement les murs. D’ailleurs, si mes souvenirs sont bons (et ils le sont encore), des peintures étaient exposées dans le stand de Kilonga durant le forum ! Si tous les jeunes sont des artistes en herbe, ils cachent aussi d’autres cordes à leur arc. Ainsi, ils pratiquent tous la broderie et personnalisent leurs habits en fonction de leur goût. Certains sont des danseurs confirmés qui ont attrapé le virus de la danse depuis leur plus jeune âge alors que d’autres sont plutôt versés dans la chanson avec une nette préférence pour le RnB ! Enfin, nous rencontrons un jeune qui nous confie écrire de la poésie depuis l’âge de ses 13 ans. Pour lui, les scènes du quotidien sont une source d’inspiration sans fin, aussi éphémères que représentatives de la vie à Madagascar.  

A son échelle, l’association offre ainsi aux enfants la possibilité de sortir de la rue par un accès à l’éducation et permet à tous ces talents de s’épanouir dans un cadre convivial, presque familial, où chacun bénéficie d’un accompagnement personnalisé et de la chance de mener une vie normale.

Quant à nous, nous vous donnons rendez-vous à la 3ème édition du « Sport pour tous », pour retrouver les enfants de l’association Kilonga !