Le Vendredi 29 Septembre le Réseau Sahaza pour la lutte contre la prostitution et le travail des mineurs a organisé une réunion d’information à laquelle toute la société civile antsirabéenne était conviée. Cette réunion d’information dont le thème portait sur la lutte contre les agressions sexuelles des mineurs, s’est tenue au Ministère de la population d’Antsirabe.

Animée par la directrice régionale du Ministère de la population, différents intervenants était invités à prendre la parole. Ainsi, un représentant du ministère de la santé publique, un médecin de la maternité du centre Vonjy, un médecin en charge des violences des mères et des enfants, un commissaire de police, un agent de la police des mineurs, une gendarme des mœurs ont pu partager leur expérience et leur expertise sur cette problématique avec le public présent à la réunion.

La réunion d’information a permis de faire le point sur les différents dispositifs déjà en place pour la lutte contre les agressions sexuelles. Parmi ces dispositifs figurent le centre Vonjy.

Le centre Vonjy, inauguré le 4 Mars 2015, est un service de prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles, au sein de l’hôpital de Befelatanana à Antanarivo.

Le centre prend en charge gratuitement les enfants victimes d’agression sexuelle. Le service dispose d’un :

  • centre médical
  • centre d’écoute
  • bureau d’accompagnement social, psychologique et juridique
  • bureau pour la police

Enfin, le centre dispose d’experts médico-légal (pour aider à la poursuite judiciaire des auteurs) ainsi que d’une maternité. Le centre reste à la disposition des victimes pour les écouter, conseiller et les orienter.

Sur Antsirabe des dispositifs existent également. Les victimes peuvent se diriger vers le médecin référent du centre Vonjy à Antsirabe. Ce dernier se trouve au Bureau Municipal d’hygiène de la ville. En outre, les centres de santé de base, le bureau d’actions sociales de la ville, la police des mœurs, le service de la protection de l’enfance du Ministère de la population ou encore le substitut en charge des mineurs au Tribunal d’Antsirabe, sont tous habilités à recevoir, écouter et rédiger l’enfant vers une structure d’accompagnement et de prise en charge.

Ce d’autant, qu’une réforme récente de la procédure pénale malagasy, permet désormais au mineur de pouvoir porter plainte pour agression, sans l’autorisation de ses parents comme c’était le cas auparavant.

Cette nouvelle réforme s’est accompagnée de la création d’une nouvelle cellule de protection des mineurs, proposée dans plusieurs gendarmeries, à l’image de la gendarmerie d’Antsirabe. Ce nouveau personnel formé (350 officiers) à la protection des mineurs a été créé pour des raisons de mobilité et d’accessibilité des populations isolées. En effet, les habitants des périphéries et des campagnes sont tout aussi exposés aux agressions sexuelles. Or en cas d’appel, c’est principalement gendarmerie qui se déplace pour recueillir la déposition de la victime.

Enfin, la réunion d’information s’est clôturée par un échange d’idées entre les représentants de la société civile et les autorités publiques. En effet, les agressions sexuelles des mineurs est un problème majeur sur toute l’île rouge. En moyenne, le centre Vonjy, à lui seul, enregistre 600 cas de violences sexuelles par an.

Différents projets ont donc été soumis afin de prévenir ces agressions. Les participants ont soumis l’idée de la création d’un programme de plaidoyer en direction des hautes autorités publiques et de la population, avec pour marraine la première dame de Madagascar. Un parlement des enfants a également été créé afin d’avoir pour ambassadeur et porte parole, les premiers concernés par cette problématique, à savoir les enfants.